Voilà une semaine qu’avait commencé la première rencontre ByMyApp, et je n’ai pas encore pris le temps de vous raconter son déroulement et vous donner mes impressions. Commençons par rappeler les principes: les organisateurs avaient réuni des développeurs logiciel, des concepteurs web et des graphistes pour qu’une trentaine de personnes viennent leur exposer leurs idées d’applications pour iPhone ou iPad. À l’issue du week-end, un jury récompensait l’équipe gagnante par un prix de 5000 €.
John Karp et Cyril Attia nous donnaient rendez-vous au Dune, un bar situé aux alentours de l’hôpital Saint Louis. J’arrivai en ce vendredi soir, chargé de quinze kilos de bagages entre mes vêtements, mon MacBook et les quelques livres que j’avais emporté: l’un portant sur le développement iPhone, un autre sur la gestion de version avec Git, et le dernier pavé sur OpenGL (on ne sait jamais). Ayant marché depuis la gare du Nord, j’étais en sueur ! John emportait mes bagages dans le fond du Dune et m’invita à coller sur la poitrine une étiquette à mon nom, qu’il avait dotée d’une pastille verte indiquant mon rôle de développeur logiciel.
Je profitai de l’heure qui restait avant la présentation des projets pour lier connaissance avec les gens présents. D’emblée, l’ambiance me parut très sympathique. Si certains étaient réservés, tout le monde était de bonne humeur et impatient d’exposer ses idées ou de commencer à travailler. Lorsqu’arrivèrent les vingt heures, chaque porteur de projet disposa d’une minute pour exposer son idée. J’essayai de rester attentif, tâtant dans ma poche les trois jetons que je placerai sur mes projets favoris. Parmi la trentaine de projets présentés, la moitié était des projets qui auraient plus intérêt à naître sous la forme d’un site web que d’une appli iPhone; je vais y revenir. Parmi les projets restants, certains me parurent peu novateurs.
À la suite de ces présentations, les porteurs disposaient de trois-quart d’heure pour venir «draguer» ceux qui allaient réaliser les applications. J’étais là, posté comme une jolie fille, à attendre que chaque prétendant me fasse la cour en me soufflant à l’oreille ses arguments les plus persuasifs (voilà un renversement de situation bien agréable, d’autant plus lorsque ce furent de jolies demoiselles qui vinrent m’accoster). Voici une leçon à retenir pour les porteurs de projets des prochaines éditions: venez à deux. Certains n’ont pas eu le temps de venir me causer, alors que par moment, personne ne me faisait la conversation. Si vous êtes seuls, faites court lorsque vous comprenez que vous n’avez pas convaincu; il est inutile d’insister, il vaut mieux apporter vos arguments à quelqu’un d’autre.
Une minute pour présenter un projet peut sembler court, mais c’est suffisant. Très honnêtement, j’avais déjà choisi mes trois projets à l’issue des présentations, et les arguments apportés par la suite ne m’ont pas fait changer d’avis… Mais notez bien que j’aurais éventuellement pu pour le dernier projet de mon tiercé. Si je peux encore donner un conseil, c’est d’éviter d’être trop technique dans votre présentation. Essayez plutôt de raconter une histoire pour que votre auditoire puisse se projeter. Soyez concrets, même si vous n’êtes pas sûr que la solution technique à laquelle vous pensez est réalisable: ceci est du ressort des développeurs, qui s’attendent à ce que vos propos soient naïfs.
Après que les votes furent dépouillés, le verdict tomba: sept projets étaient retenus. Parmi mes poulains, un seul était retenu, aussi je me dépêchai de me rapprocher de Brigitte, la porteuse, pour travailler sur son projet, qui consiste en une application d’apprentissage des caractères Hiragana (l’un des trois alphabets du Japonais). Je finis par convaincre un autre développeur, Mathieu, de se joindre à nous. Nous nous étions déjà rencontré lors d’une réunion CocoaHeads, mais il fut hésitant, à raison: le projet exigeait la mise au point d’algorithmes complexes, un risque important étant donné le peu de temps pour la réalisation. Finalement, nous somme rejoints par un graphiste, Roger.
Je ne vous raconterai pas ici le déroulement du développement, qui n’est guère intéressant: Mathieu et moi travaillions dans notre coin sur l’algorithme et l’interface utilisateur et Brigitte s’occupai d’envoyer nos demandes à Roger et de rendre son concept un peu plus ludique, en travaillant ses listes de vocabulaire.
Dimanche, l’heure du verdict approchait, et l’algorithme n’était toujours pas au point. Je su pertinemment que nous n’arriverions pas à le faire fonctionner, aussi je décidai d’aller voir Brigitte et de nous préparer à la présentation du prototype final. Aussi parce que je regrettai de ne pas avoir travaillé davantage en groupe, et que je voulais donc profiter des derniers instants. À ce moment, beaucoup avaient déjà une idée des vainqueurs, parce que leur projet était déjà bien avancé la veille; le doute portait sur l’avancement des autres projets.
Et il n’y eu pas de surprise: le projet choisi fut iDact, une appli sur iPad qui affiche des plans sonorisés pour guider des mal-voyants dans les lieux publics tels que gares, aéroport, musées et dont le porteur de projet avait les plans. Ce verdict est juste: l’application était sans doute l’une des plus facile à réaliser, mais la réalisation était impeccable. Aucun concurrent n’a présenté un logiciel aussi proche d’un projet fini. Bravo aux gagnants !
Et merci aux organisateurs Cyril et John. J’essayerai d’être présent à la BeMyApp du 15 octobre.